Les retours des expatriés pour les vacances

J’ai récemment eu l’opportunité d’échanger avec une expatriée qui m’a dit quelque chose qui m’a marqué. « Le retour définitif, on s’y prépare. Mais, ce que je trouve très compliqué, c’est le retour pour des courtes périodes comme les vacances ».

En effet, qui n’a jamais vécu ce stress de rentrer « à la maison » pour quelques jours, voire semaines pour les plus chanceux, et de se dire « comment allons nous réussir à voir tout le monde? ». De la même manière, qui n’a jamais connu la frustration d’attendre avec impatience le retour d’un proche qui rentre de l’étranger pour, finalement, ne pouvoir que le croiser car il a un emploi du temps tellement chargé que ça n’a même plus l’air d’être des vacances pour lui ? 

Ayant vécu cela personnellement dans les deux sens, je propose que l’on se penche sur le point de vue de chaque partie. Afin d’avoir, peut être, une meilleure compréhension des ressentis de chacun. Puis, que l’on voit comment on pourrait faire pour que tout le monde puisse se préparer à rentrer et à accueillir ses proches, en évitant des frustrations qui peuvent mener à des querelles biens souvent inutiles.

Le retour du côté des expatriés

C’est vrai, une expatriation est une expérience extraordinaire qui n’est pas donnée à tout le monde. Mais cela ne la rend pas moins difficile ! Souvent, les expatriés se retrouvent « seuls » dans un pays inconnu, au sein d’une culture qu’ils ne connaissent pas, sans repères. Même si cela a un côté excitant : la découverte d’un nouvel environnement, de nouvelles personnes, un nouveau rythme de vie… Qui n’a jamais eu de coup de mou, et ressenti ce que l’on appelle « le mal du pays » ? 

On s’installe, on commence à intégrer notre nouvelle routine. Plusieurs mois s’écoulent avant de pouvoir, enfin, « rentrer à la maison » et retrouver la famille et les amis qui nous ont tant manqués. Et là, souvent, deux pensées se succèdent. Tout d’abord, l’excitation : «Chouette, ma famille et mes amis m’ont tellement manqués, il me tarde de vite les retrouver ! ». Puis, une fois l’excitation du billet réservé et de la nouvelle partagée, une légère montée d’angoisse. On commence à réfléchir à l’organisation de ces quelques jours : «Mais comment allons-nous réussir à voir tout le monde et à tout faire pendant ces quelques jours (ou semaines) ?».

Et c’est parti pour la liste interminable des choses a faire, a voir, on se crée un emploi du temps chronométré à la minute près ! Il faut voir la famille, les amis, les enfants ont envie de passer du temps avec leurs copains… Rapidement, cela fait beaucoup de monde.

Mais, si l’on ne parle pas des personnes à voir il y a aussi des lieux que l’on aimerait visiter, un séjour à la montagne peut être ?  Profiter des paysages que l’on aime tant et que nous n’avons plus l’occasion de voir depuis que nous avons quitté le pays.

Honnêtement, cela ressemble-t-il vraiment à des vacances en fin de compte ? 

Toutes ces petites choses auxquelles nous devons penser s’accumulent et finissent par nous polluer et générer du stress. C’est ce que l’on appelle aussi : LA CHARGE MENTALE

Le soucis, lorsque l’on est stressé, c’est que l’on n’arrive pas à profiter et se reposer. Des vacances qui se veulent ressourçantes, finissent juste par se transformer en moment de stress. Et, finalement, nous rentrons de vacances encore plus fatigués que lorsque nous sommes partis. 

Résultat ? Nous rentrons, frustrés, stressés, fatigués et parfois même un peu froissés avec la famille et les amis que nous voulions tant revoir… (Attention, cela n’est pas une généralité, il est aussi possible que tout se passe très bien et heureusement !!) 

Et de l’autre côté de la famille ? 

Pour ceux qui restent, ce n’est pas forcément plus facile. Voir ses proches partir pour l’étranger peut être compliqué pour certains. Surtout lorsqu’il s’agit de ses enfants, parents, frères/sœurs, etc… Même en sachant que c’est une expérience exceptionnelle pour eux et une opportunité que l’on ne veut pas les voir rater, on ne peut s’empêcher d’avoir, parfois, une pointe de regret. Ressentir de l’envie, de l’amertume, ou avoir l’impression qu’ils nous abandonnent… C’est normal. Ce qui est important, c’est ce que l’on fait de ces sentiments. 

Cela ne nous empêche pas d’être heureux(se) pour eux et de ne leur souhaiter que le meilleur pour cette belle aventure. Et puis, c’est l’opportunité de voyager pour leur rendre visite ! Cependant, tout n’est pas toujours si simple. Nous avons aussi notre quotidien et des obligations de notre côté. Tout ne se passe pas toujours comme prévu. Il est difficile de leur rendre visite aussi souvent qu’on le voudrait et, à l’inverse, eux n’ont pas la possibilité de rentrer aussi souvent qu’espéré non plus… 

Et puis elle arrive, l’annonce tant attendue de leur retour pour quelques jours !  

Super ! On essaie de se débrouiller, de poser quelques jours de congés, on s’organise pour les repas de familles ou entre copains, on prévoit des activités… 

Mais nous avons tendance à oublier que nous ne sommes pas les seuls qu’ils ont prévu/ besoin de voir…Et puis, les jours où ils ont prévu de passer sont les jours où nous n’avons pas pu décaler un rendez-vous important, le mariage d’un collègue, l’anniversaire d’un ami… Ce sont les aléas de la vie, nous n’y pouvons pas grand chose. Et, là les vacances tant attendues prennent un tournant très différent de ce que tout le monde avait imaginé.

A qui la faute ?

Est-il vraiment utile et possible de rejeter la faute sur l’une ou l’autre des parties ? Alors qu’en vérité, tout le monde est déçu de ne pas avoir pu profiter de chacun correctement. Il faut accepter que tout le monde ai sa part de responsabilité dans ce qu’il se passe. 

Lorsque nous communiquons (surtout les gens que l’on aime) nous avons, malheureusement, tendance à laisser parler nos émotions et nous finissons par dire des choses que nous ne voulons pas ou, qui ne sortent pas de la bonne manière. 

Comment faire pour éviter que les vacances tournent au vinaigre ? 

L’éviter au meilleur des cas mais, tout du moins, on peut essayer de trouver des solutions pour limiter les dégâts ! 

D’un côté comme de l’autre, il est important de ne pas oublier que personne n’a arrêté de vivre. Chacun s’est adapté et a continué dans son quotidien. Et heureusement que le monde ne s’arrête pas de tourner juste parce que quelqu’un manque ! Selon moi, la clé, comme dans 90% des cas, c’est la COMMUNICATION.

Attention, je ne dis en aucun cas que c’est facile (si communiquer était si simple ça se saurait !). Par communiquer j’entend surtout partager sans accuser, crier, ni juger…  Juste exprimer ce que l’on ressent pour que l’autre comprenne du mieux possible ce que nous ressentons et pourquoi nous le ressentons.

Comment ? 

Il existe différentes options à explorer. A vous aussi de déterminer ce qui vous correspond le mieux et ce avec quoi vous êtes le plus à l’aise, et rappelez vous que vous n’êtes pas seul(e)s dans cette démarche. Attention, il s’agit bien là de pistes de travail et non pas de solutions miracles ! (Rappelez vous je n’ai pas de baguette magique)

  1. Communiquer en amont du voyage. Que toutes les parties aient toutes les informations nécessaires. Bien dire quels jours nous sommes disponibles, qui nous souhaitons voir et ce que nous voulons faire.  Parfois, cela peut même aider de le poser à l ‘écrit, par exemple, dans un calendrier que nous pouvons partager. (De plus, poser les choses à l’écrit peut aider également à soulager la charge mentale.)
  2. Accepter que tout le monde ait dû faire des sacrifices. Afin de pouvoir voir et faire tout ce qu’il y avait à faire, il n’est pas possible de passer tout notre temps avec les mêmes personnes. A l’inverse, les personnes qui accueillent n’ont peut-être pas eu la possibilité de libérer leur planning totalement. C’est normal et cela arrive. Il risque aussi d’y avoir des imprévus, il faut bien le garder en tête, nous ne pouvons pas tout maîtriser ! 
  3. Profiter au maximum des uns et des autres en se concentrant sur le positif. Éviter de se dire “ Génial. Des mois qu’on ne s’est pas vus et on ne va se retrouver que deux ou trois jours.” . Mais plutôt “Nous avons deux ou trois jours ensemble, on va en profiter au maximum !”. En se concentrant sur le positif, il est plus simple de passer de bons moments et de permettre à tout le monde de déculpabiliser !

Faire la part des choses n’est pas forcément quelque chose d’aisé, comme mentionné plus haut, communiquer non plus. Mais ces choses là s’apprennent, et,  je suis persuadée que vous l’avez en vous. Il vous faut peut être juste un petit coup de pouce et c’est quelque chose que nous pouvons travailler lors d’un coaching

Alors, prêt(e)s à faire le maximum pour passer des vacances en famille au top ? 

Si vous avez des questions ou que vous souhaitez échanger sur votre expérience personnelle, contactez moi

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